Dans 15 jours, j'aurai 41 ans. Il est largement temps de prendre les décisions difficiles... Cela fait depuis la fin du mois de janvier que vous ne m'entendez plus sur Luxe Radio. J'ai quitté précipitamment le Maroc pour des raisons familiales et personnelles qui ne m'ont pas permis, face à l'urgence, de communiquer comme je l'aurais voulu ou de faire les choses dans l'ordre, simplement. L'urgence est passée, mais le retour n'est pas envisageable. C'est pourtant avec un très réel chagrin que je vous dis au revoir, mes amis, mes frères.
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Je suis restée 13 ans au Maroc, j'ai dit "nous" en parlant de "nous", tous ceux qui, vivant, aimant, travaillant au Maroc nous considérions marocains, que nous le soyons ou pas. J'ai joué la #bisounours autant que je l'ai pu, j'ai décrypté, analysé, parlé - parfois crié avec rigueur ma passion du Maroc et de l'actualité. Vous resterez tous dans mon coeur.
Je repars désormais pour de nouvelles aventures - je vous tiendrais au courant, quand j'en saurais moi-même un peu plus. Ces derniers mois ont été bousculés et j'ai dû beaucoup remettre en question mon identité, mes engagements éthiques et ce que j'allais en faire, désormais.
Je tiens à remercier de tout coeur Luxe Radio, média d'exception, qui m'a accueillie dès son ouverture et jusqu'à il y a peu. Je suis partie si vite que je n'ai pas eu le temps de dire au revoir. Qu'il soit clair que ce n'est en aucun cas la résultante d'un conflit avec Luxe Radio - que je soutiendrai toujours, ni avec aucun de mes collègues qui furent tous des amis et rendaient mes matinées uniques et pleines d'intelligence, de spiritualité et de complicité. C'est une petite entreprise à l'ambition énorme : nous sommes comme une famille qui a rêvé, espéré et très rapidement trouvé un auditoire formidable, que j'appelerai toujours dans mon coeur #PublicChériMonAmour (un hommage à Desproges qui reste encore inégalé en radio, à mon sens).
En tout premier lieu, l'homme à l'origine de Luxe Radio : M. le président du directoire, Abdessamad Aboulghali, qui l'a créé depuis sa conception technique jusqu'à sa ligne éditoriale et musicale.
Ensuite, évidemment, tous mes collègues et amis de la matinale : Driss Jaydane, Murtada Calamy, Mohamed Oulkhouir, Talal Chakir, Rachid Achachi; côté technique Murad Lahrdiri et Achraf Sayame; côté production Mohamed Berrada et Hajjer Berri; côté web Nadia El Hayani; et enfin, last but very firsts ladies des #MatinsLuxe, Sara Rami et Bouchra el Azhari.
Mais je n'oublie aucun autre de mes collègues : du plus génial des DAF que j'ai jamais connu, jamais en panne d'élastiques ni d'histoires intéressantes, à tous les gardiens de Luxe Radio, en passant par tous les services, de l'administratif au commercial, vous êtes formidables et je vous souhaite de vivre toujours plus d'aventures de radio extraordinaires. Vous garderez tous - et chacun d'entre vous, une place dans mon coeur, liée à une anecdote, à une habitude prise ensemble, à tous ces petits riens qui font les amitiés du quotidien.
Je remercie également toutes celles et ceux qui m'ont suivi dans des ateliers, des conférences, des cafés littéraires, etc. Vous étiez toujours au rendez-vous avec des interventions intelligentes, pétillantes, parfois polémiques mais toujours passionnées.
Je n'oublierai aucun des auteurs, des artistes, des musiciens du Maroc, qui m'ont fait découvrir une autre culture - et quelle culture ! Vivante et riche.
Et je penserai toujours aux bénéficiaires de l'association Oum Keltoum, de Sidi Moumen, pour lesquels je me suis engagée des années et qui n'ont pour eux que le soutien de quelques grands mécènes privés, comme M. l'ancien ministre, ambassadeur du Maroc en France et toujours éminent professeur, fondateur du groupe de réflexion Links,à l'université Hassan II des Sciences économiques et Sociales, Mohamed Berrada. Il restera, à l'instar de Gabriel Banon, un mentor, à qui je dois d'avoir appris beaucoup.
Voilà. C'est long et pourtant j'ai omis de mentionner tant et tant de gens, d'événements, de lieux, de livres et de concerts qui auront fait ma vie tant et tant d'années ! C'est comme ça : les au revoir ne sont jamais complets, il reste toujours des non-dits, des à suivre, des plus tard... Je vous garde tous dans mon coeur et ne pas avoir dit ne revient pas à oublier les marques indélébiles d'une réelle passion pour ce grand pays qu'est le Maroc.
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